Juste un coucou, un nid de coucou



Tu me téléphones quand tu sais que je ne suis pas à la maison, pour discuter avec mon répondeur.

Tu me téléphones au milieu de la nuit, ‘cause tu sais que je suis toujours de bonne humeur au réveil et même douce, état qui se dissipe une fois les yeux ouverts.

Tu lis mon blog.

Tu me dis que s’il me cruze tu le tues. Je te crois et ça ne m’inquiète même pas. Aucun recul, aucune alarme. C’est toi, et il y a tellement plus complexe à gerer.

Tu préfères penser à moi et me téléphoner pour me le dire, que t’allonger sur l’herbe mouillée d'un parc à l'aube. Je vais m’imposer dans ton chez toi, et ça te t’inquiète pas, tu vis ailleurs.

Tu maintiens un contact, le contact, sans réciprocité, et ça fait du bien.


J’accepte le contact et je me réjouis d’entendre ta voix, de rentrer dans ton univers.
Je connais tes peurs.
J’aime être en contact avec toi, même si je ne le recherche pas.
Je sais qui tu es, et je compose bien avec.
Je ne t’attends pas. Je t’ai donné les clefs et la possibilité de.
Je suis toujours touchée, mais je m’immunise.

Nous vivons l’un sans l’autre, inexorablement.
Nous connaisons les réponses des questions jamais posées.
Nous avons été trop loin et nous apprivoisons la distance.
Nous sommes connectés, étrangement et indéniablement.
Nous le nions, tout rond.


Je tu nous, tu tu nous, je nie nous, tu nies nous, juste un coucou

Noir matin