On a tous besoin de plus fou que soi

Oui, je suis déçue de n’avoir pas réussi à convaincre mon banquier de m’accorder l’accès à la propriété. Ok, j’admets que je visais grand, mais j’ai besoin d’espace, cruellement besoin d’espace. J’avoue 2500 pieds carrés c’est de l’espace pour mon bout de choux et moi, le chien, le chat, les 6 rats …non, réflexions faites, c’est juste bien. J’ai envie de défoncer des murs. Ça me changerait des portes ouvertes. Je veux fouttre de la mosaïque partout dans la cuisine, des planchers en bois de bambou, des fenêtres à n’en plus voir les murs, des espaces ouverts à en oublier l’intimité, une immense chambre vide, juste un lit extra King en plein milieu, une pièce de jeux démesurée, des plantes partout, des cactus et de la lavande essentiellement, non non je n’ai pas de problème d’arrosage, et surtout un jardin. Et oui, la facture était salée. En plus, je veux la ville, pas de maison, un duplex.

Tu es adorable. Je me rends compte que ça m’a manqué nos échanges. Mon fils de 5 ans a la même passion que toi, et tu veux l’encourager. C’est mimi. Mais ta proposition d’acheter le duplex et de me revendre un étage, humm, j’imagine…Déjà, tu veux un jardin pour planter des pelles. J’avoue, c’est une bonne idée, les queues de pelles c’est bien des vivaces?!! Tu as envie de défoncer des murs. On peut partir un side-line de déconstruction. Vivre dans le même immeuble, toi et moi, la lune noire et la lune bleue, à voir. La dérision est notre mode de communication. Nous partageons un côté noir, une douce folie, la musique et aussi le rythme, des éclats de rire et une difficulté à mettre fin à nos conversations. L’équilibre est dans le mouvement. En ce sens, ton instabilité fait de toi, à mes yeux, une personne très équilibrée. Oui, je sais, je me sens bien en compagnie de schizophrènes, alors ce n’est pas une référence. Curieusement, j’aurais tendance à te faire confiance. Ni l’un ni l’autre ne veux vivre en condos pour ne pas avoir à négocier avec d’autres propriétaires. Par contre, on ne voit pas de difficulté à négocier ensemble. Je sais, je prends ta proposition au sérieux. Je sais aussi que tu veux, tout comme moi, acheter depuis longtemps. Ce n’est pas si fou comme idée. L’achat d’une propriété c’est pire qu’un mariage comme engagement. Tu sais que j’ai essayé et réussi bien des choses dans ma vie, sauf la vie de couple. Je suis une catastrophe en couple. Je me demande sérieusement comment un fou de l’ombre et une hystérique compulsive vont cohabiter dans un même immeuble, séparés d’un simple plancher, partageant un jardin où poussent pelles et lavande, branchés sur la même connection Internet, sur le même beat, dans des univers parallèles. Entre tous les voisins possibles, je crois que je pourrais te choisir aisément, et même t’empoisonner avec ma cuisine expérimentale si tu te déplaces pour mettre mon ordi en ordre, histoire de nous rendre aussi accrocs que toi du monde des magiciens et des elfes. Toute idée, aussi farfelue soit elle, laisse mon imagination vagabonder. Entre temps, j’ai bien hâte de trasher un coup cet été. Oui, j’y serais, sans faute. Je veux bien essayer de vivre un délire à la fois. Communication rétablie, allo la lune, ici le fond du tiroir à gauche, prête pour un no where …

Lui


Je ne veux pas y aller, mon ami n’y est pas et quand je tombe ça fait mal.
Avec de la pratique, tu tomberas moins et puis samedi prochain tu feras le cours dans le groupe de tes amis.
On prend l’autobus ?
Pourquoi ?
Pour arriver en retard, moins de temps pour patiner.
Ok, mais une fois sur la glace, tu essayes pour vrai.
Dac

Mais qu’est ce qu’il peut bien raconter. Il est trop mignon avec ses petits pas de débutants dans ce cours de patinage de vitesse intermédiaire. La semaine dernière, à son premier cours, il m’a dit que la prochaine fois il serait prêt pour faire la course. Il a dû tomber au moins 200 fois. A chaque fois il s’est relevé et a recommencé. J’ai l’impression de revivre ses premiers pas. Il est tellement volontaire. Je me souviens, il tombait et recommençait sans cesse, jusqu’à ce qu’il puisse se tenir debout seul. Ensuite il rampait jusqu’au chien, le pinçait et quand le chien décidait de fuir, il s’accrochait à son poil pour faire quelques pas avec lui. Il a appris à marcher avec persévérance et acharnement. Maintenant il tente de patiner. On lui demande de traverser la patinoire avec en poussant un énorme coussin. Les autres prennent quelques secondes pour le faire. Depuis 15 min il pousse, tire, tombe, se relève et avance, refusant l’aide proposée. La semaine dernière, il était couvert de bleus et ravi de ses progrès entre le début et la fin du cours. Le cours va finir, il me regarde du coin de l’œil et est en grande conversation avec la prof. Il file recouvrir ses lames. Elle se dirige vers moi.

Il devrait suivre le cours le samedi. C’est le niveau débutant.
Oui, mais une fin de semaine sur deux, son père ne l’accompagnera pas.
Je sais, c’est comme pour le soccer, il m’a raconté. Et il a peur de se décourager.
Tu me proposes une solution.
Oui, patines avec lui entre les deux samedi.
Je ne sais pas patiner.
Et bien c’est réglé, samedi prochain on t’apprend.
Tu es sérieuse ?!!
Oui, je te prête l’équipement.
Bon, je vais faire une folle de moi, mais j’ai l’habitude. Ok pour samedi.

C’est donc ça qu’il manigançait. En résumé, je vais faire du patinage de vitesse avec lui, la natation en même temps, la capoiera en même temps. Ouf, moi qui voulais retrouver la forme, c’est bien parti.

Je n’en reviens pas, il a vraiment des aptitudes pour la gestion de conflits et trouver des solutions. Il explore les possibilités, trouve des alliés, expose sa vision des faits et propose des pistes de résolutions. Il connaît bien les limites et navigue en eaux agitées et calmes sans difficulté. Son père n’a pas d’habilite parentale et je suis rassurée de voir mon petit bout d’homme négocier avec brio et arriver à ses fins. Bien qu’il soit timide avec les adultes, il communique adéquatement quand c’est nécessaire. Il a une logique implacable et un sens de l’humour cynique à souhait, héritage d’une longue tradition familiale. Depuis tout petit, je me suis positionnée comme un guide. Je pose des limites, encadre. Essentiellement, je m’efforce de lui donner l’envie d’apprendre et le plaisir de découvrir. Apprendre quoi, découvrir comment, ça lui appartient. Je l’initie à des sports selon ses goûts et ses aptitudes. Je lui facilite l’accès aux arts, sous toutes leurs formes. Mais je dois avouer, c’est lui qui m’apprend le plus. Il a un regard critique, toujours curieux, très enthousiaste et avide de connaissances. Je suis fière de lui, évidemment. Je crois que je ne pouvais pas choisir une meilleure personnalité pour un être qui est au centre de mon univers.

De mon côté, j’ai tendance à être blasée. Le politiquement correct m’emmerde. J’ai l’impression de vivre dans une société monochrome. Les gens se ressemblent, c’en est effrayant et lassant. Chaque fois qu’une personne sort du moule pseudo-intello-margino-politicocorrect-écolo-egodébordant-lookdébraillétudié ça devient un sujet de discussion. J’en reviens pas du nombre de gens, qui comme moi, on du temps à perdre. C’est tellement In se penser Out, j’en perds mon cynisme.

Alors oui, mon fils me secoue les méninges, il me sort de ma torpeur, me recentre sur ce qui est crucial. J’en profite et je suis si agréablement surprise de constater que sa joie de vivre est contagieuse. Je l’aime, pour qui il est, et le plus beau c’est que c’est mon fils, mon mien comme il dit. Alors, allez, une bonne dose de tolérance, un grain de sel, un regard d’enfant et les adultes, avec leurs préoccupations, arrivent à m’amuser. Je suis terriblement heureuse, ça en est indécent. J’évite le fusionnel, je le regarde grandir et je rentre dans la danse quand je suis invitée par la raison et ou le sourire en coin. Et petit à petit, je grandis aussi. Bientôt, je vais avoir mal à des muscles dont j’ignorais l’existence, continuer de me taper des fous rires sans fin, et peut être qu’à la fin de l’hiver nous saurons patiner et faire des mouvements de capoiera dans l’herbe. Oui, oui, météo média annonce le retour de l’herbe un jour…En attendant vive l’hiver, la neige sale et le rire des enfants.

bouffer le voisin ou chez les voisins ...


A côté de chez moi vivent un groupe de punks en communauté. Ils ont pris l’habitude de me saluer. Il faut dire que je les trouve adorables. Après avoir déposé mon fils à l’école, j’ai accepté de boire un café chez eux. Je discute avec deux ou trois. Les autres me sourient quand on se croise. Ils ont trouvés un vieux barbecue abandonné sur le bord d’une route et font leur souper sur le trottoir, en face de leur appartement. L’autre jour, nous revenions chez nous, mon fils et moi et ils nous ont invités à souper. L’idée de manger de la viande sur barbecue en plein milieu de la rue nous a séduite.
C’est pas du rat j’espere? Parce que le rat je ne le mange que bouilli en fondue mogolienne (il paraît que c’est plus digeste et plus savoureux ainsi, hein les grigs)
Non non, c’est de la viande
C’est gentil de nous inviter. Mais si mon fils tombe malade, demain c’est tes trippes qu’on fera cuire.
Le cuisinier sourit, un peu angoisé quand même.
C’est super bon, on rigole et on se raconte des légendes urbaines. Miss punkette look sale étudié se joint à nous. Elle est toute mignonne. Nouvelle dans le groupe, elle essaye de participer à la discusion. La musique est forte. Et pourtant, dans ce brouhaha, un petit son se fait entendre, une sonnerie. Punkette arrête de se plaindre du manque de générosité des automobilistes face aux squeedges et extirpe un joli petit cellulaire de sa poche de blouson de cuir.
Oui, oui, ha, ha, je te rappelle ce soir.
Dis
Oui
Tu connais le numéro du dépanneur du coin?
Pourquoi?
Tu es la généreuse élue pour la prochaine tournée de biere. C’est ça le coût de la technologie.
Elle me compose le numéro, commande une caisse de bieres, livraison sur le trottoir, ferme son cellulaire et sa jolie bouche.
Et moi, vieille peste, je suis nostalgique de l’époque où je parcourrais l’Europe de squatt en squatt, avec d’autres marginaux politisés, décidés à changer notre environnement et à ne pas se conformer à des idées qui ne nous ressemblaient pas. Nous portions des bottes d’armées parce qu’elles étaient données gratuitement une fois par an par le DHSS et nous n’accordions pas plus d’importance qu’il n’en faut à nos vêtements, certainement moins qu’à nos actions. Ceux qui ne sont pas morts, ont continué d’œuvrer dans des organismes ou sur des projets propulsants leurs idées. Ca m’attriste de voir que des charmants comme punkette n’ont repris que le look, comme une carapace vide. Finalement, ils se fondent dans la masse et portent un uniforme, clouté, cuir et peinture, mais quand même un uniforme. Je ne crois pas être victime du symptôme de la belle époque. Je trouve qu’on prends trop facilement pour acquis le résultat des combats des autres, sans se poser de question, comme un dû. Du féminisme, au combat social, à l’accés à l’éducation ou autre, on oublie ce qui a été obtenu. Mes voisins mimis tout plein veulent des sous mais pas de travail, des concerts mais pas de prix d’entrée, s’habiller comme ils veulent et continuer à pisser sur les murs exterieurs de chez eux ( d’ailleurs mon fils aussi a pris cette mauvaise habitude de marquer son territoire sur le mur des voisins, une envie de faire comme les grands peut être…). Dans le fond, ils ont envie de rester des adolescents quelques années de plus, et je les comprends. Ils me rapellent mon étonnement, d’un pays francophonne ( ou anglophonne ) à l’autre, les gens parlent la même langue mais n’ont pas la même mentalité, le même système de valeurs ou la même façon de réagir face à une situation donnée. Et bien ces sympatiques énergumènes ont un look que je connais, que j’ai partagé mais ils ne véhiculent pas les même idées. Bon, ok, je sais je généralise mais je parle de mes voisins et en plus je m’autorise à débiter les conneries qui me plaisent sur mon blog. Moi aussi, je change. Il y a quelques années, j’aurrais été plus intolérante et je les aurrais probablement traités de clowns. Aujourd’hui, je soupe avec eux et je n’écarte même pas l’idée d’un bouffer un. Dans le fond, nous avons en commun le sens de la fête et l’envie de célebrer l’Halloween à l’année longue. Je me demande bien quel genre d’ado mon fils va être, mais là il me reste encore quelques années avant de le découvrir. Il est passé de Rap boy à Yo Man. Il trouve nos voisins laids avec les cheveux hérissés et seule moi est belle en rouge, je l’aime cet enfant ! Je suis urbaine et j’aime la diversité. Après tout, c’est pas désagréables ces touches de couleurs souriantes dans la blancheur (grise , ok) de la neige. Alors d’un point de vue esthétique, j’apprécie le résultats d’heures de travail pour obtenir ce look , même si ce n’est que ça qu’ils ont à revendiquer. A toutes mes fraises, kiwis, punkettes et autres mignons détritus de couleurs je lève mon verre. Merci de le remplir :)

Tattoos

Je suis fascinée par les tatouages. Le pluriel est important. J’adore la quantité, un corps recouvert d’encre. Je ne m’attarde pas à leur signification, sachant que comme la couverture d’un livre, seul le décodage du contenu donne une impression de compréhension. Je connais trois hommes qui portent mon prénom sur leur corps ou un symbole me représentant, traces d’amours déchus, cicatrices de vie. L’expression je t’ai dans la peau prend une autre forme. Ce besoin d’exterioriser, d’affirmer et d’ancrer dans le futur ses émotions présentes me touche. Je ne comprends pas, j’observe et j’aime. J’ai déjà partager ma vie avec un tatoueur, mais avant j’ai adoré et aimé son corps. Beaucoup de sociétés ont des rites d’initiation, de passage. Le tatouage s’inscrit dans une cérémonie et célèbre l’entrée au sein d’un groupe, d’une tribu, d’un clan ou d’une étape de la vie. Les maoris portent le Moko, tatouage du visage, signe d’appartenance à un clan. Le tatouage est aussi associé à l’esclavagisme. Mais pour moi, c’est une appropriation du corps, de son corps. Alors pourquoi j’en ai aucun? Je crois que j’aime m’approprier le corps des autres, un relant d’esclavagisme dans un élan d’abandon de soi peau et âme, une envie d’unicité à peine dissimulée. Le temps altère les souvenirs. Un parfum, la douceur d’une autre peau, une image et hop, par magie, le moment perdu frappe à la porte de ma mémoire. Vous oublier m’attriste, même si souvent vos passages sont brefs et sans grande influence sur le déroulement de ma vie. J’aime collectionner les instants de plaisirs. Toute non verbale que je suis, le tatouage s’exhibe sur les pages de mon livre, autant d’images pour illustrer les non-dits. Mais son côté personnel, intime m’intrigue, me pousse à vouloir vous découvrir, nu et dévoilé. Et pourtant, je desteste l’expression de croyance religieuse, politique, orientation sexuelle ou autre, sur un bijou, un vêtement, un auto-collant sur sa voiture, ou le collier de son chien. Seuls les morceaux de votre histoire attisent ma curiosité. J’aime les individus qui ne regrettent pas leurs tatouages, ceux qui ont su choisir hier l’expression qui est encore vibrante dans leur vie aujourd’hui. Mais oui, l’encre s’efface avec le temps, mais oui, la chirurgie permet d’effacer l’action. Je crois que notre personnalité et nos valeurs s’inscrivent tôt dans notre vie. Il me semble logique d’avoir une continuité à travers les années. Savoir se connaître tôt et reconnaître ce qui compte pour nous, sont des qualités que j’attribue, peut être à tord, aux tatoués. Tout ceci dit, il faut bien l’admettre, mon attraction pour les tatouages est instinctive, incontrôlable et incontournable. Alors je vais arrêter de la justifier et en jouir, heureuse que d’autres la partagent, comblée que vous l’affichiez. D’autres images vont se déposer dans mes yeux, sur votre peau, pour un semblant d’éternité, avec douleur, détermination et plaisir.
Encore …

Vampires et autres déceptions

Les vampires n’ont pas assez de sang pour bander
Tu es certain de ce que tu dis
Mais oui, ça fait longtemps que je me renseigne sur le sujet
Haaa. Mais ils font comment alors? Même air ahuri que sur les autres quand je leur explique que je n’ai pas de TV depuis bientôt 5 ans.
Et bien, ils se concentrent sur les baisers. D’ailleurs dans tous les films de vampires, ou peintures, on les voit souvent en train d’embrasser leur futures victimes.
C’est vrai. Quel affreux état des choses.
Oui, mais tu sais avec un super effort de concentration, ils arrivent à bander des fois.
Mouai, ça à l’air super forçant. Des handicapés sangsuels, quelle horreur!

Bon, je ne trippe pas gothique. Pour moi, c’est le trip barbie en version noire, bien trop étudié. Mais curieusement, j’associe les gothiques à une image très féminines et les vampires, à une image très masculine. Je n’avais pas prévu baiser un vampire, ni en rencontrer un, ni me poser la question sur leur existence ou la nécessité de propager ce mythe. Mais là, ça me deçoit, ils ne bandent pas !!! La question, pourquoi ça me frustre vu que je ne sais même pas s’ils existent, et je m’en foue de connaître la vérité. Je crois au père Noël, je ne cherche pas à expliquer le pourquoi du comment de son existence, ni de la mienne d’ailleurs. Et franchement, personne ne s’est penché sur la vie sexuelle du père Noël, ou alors je refuse total de fréquenter ce monde là. Déjà qu’un groupe de psys crétins a réalisé le portrait psychologique des personnages de Tolkien, il faut avoir rien à fouttre dans sa chienne de vie. En plus, facile, ils sont tous gays sauf un qui est fou et un autre qui se doit de répendre amour, haine et sperme. Bon, il fallait définir la follie, mettre des mots sur les silences, vas savoir.
Revenons à nos égorgeurs et à mes interrogations toutes aussi sympatiques. Avant, j’étais incapable de coucher avec un gars qui ne voulait ou ne pouvait pas avoir d’enfant. Réaction excessive et inutile, vu que jamais je n’aurrais eu d’enfant avec un homme de passage dans ma vie ( ou dans mon lit). J’ai toujours su que j’aurrais un enfant quand je tomberais éperdument amoureuse. Chose faite, merci célibat et bonjour mon petit trésor. En fait je ne supporte pas qu’on me ferme des portes, même celles que je n’ai pas l’intention de franchir. Je fonctionne bien dans le stress, dans le dépassement de mes limites et de celles des autres qui comptent pour moi (oui, oui, il y en a, je te le dis, vrai de vrai, bon ok peu mais il y en a ). Et non, rien ne peut être simple, routinier, conforme au rôle social qu’on m’attribue dans mon travail ou dans ma famille. Je ne sais pas faire. Gros effort d’automne, ma saison préférée, lâcher prise. J’essaye désespérement de lâcher prise dans des situations indépendantes de ma volonté. Et le sort s’acharne sur moi. Zen, tout comme impossible, ne font pas partis de mon vocabulaire. Je conçois le concept, mais je le saisi mal. Heureusement, j’aime les coach de vie. Non, non, je ne suis pas en mal de gourou. J’essaye juste de reculer de devant l’arbre qui me bloque la vue de la forêt. Et vlan, on m’annonce que les vampires ne bandent pas (ha ha , tu pensais que je divaguais sans lien…). Impossible d’en baiser un, à moins qu’il se surpasse. Lâcher prise, lâcher prise, je le savais qu’un test se présenterait comme ça, sans avertissement. Et bien tant pis, je mets ma libido sur pause. Je décide de suspendre les activités pour une durée indéterminée. Occultée, éliminer l’incapacité vampiresque, plus la peine de s’en frustrer. Bon, il va falloir que j’apprenne à lâcher prise et surtout que j’explique à me-myself et moi que je vais devenir une vrai mégère à cause des vampires.

Note à vous ( et ouai, je t’écris, cool non?, non!, arrêtes de lire et cherches toi une vie alors) :

Méfiez vous de ce que vous me racontez. C’est incroyable l’influence que vous avez sur mon esprit tordu
Oui, je suis une mégère, j’ai des excuses et pas de remords
Ne me racontez plus vos problèmes, maintenant que j’imagine une éternité sans sexe, rien ne semble assez triste pour s’y attarder
Bonne Halloween, que j’en vois pas un à ma porte en vampire, ni chauve ni souris

KILL KIKI LALA


Music, drums, always drums. Voices, from hell, broken sounds of living It. Impossible to survive without noises. I can’t even sleep in silence. Silence has to be in my head, not in my surrounding. Traveling, dispearing, connecting, remake of the same old story, I consider it. Why, ‘cause my life is not treating me well these days. I am seek, seek of being me, rather seek of being me here. No time to kill, no one to spear. Strange, ‘cause I am happy as a thief. Wanting more always, a black hole, never in off. But the worst of it, I don’t have anything to offer. No projects to share, so fare so bad, let’s go on. I love him, he is so much like me, and you’ll be surprised. He is a lot like you too. Center of my life, the best of me, 5 years of amazing joy and constant learning, redefining the essential. Now, what can beat it? We ‘ ve been all over this planet, to life and death return ticket, at the end of ours dreams, the limit of ours bodies. Was it too much, too soon, inapropriated behavior in a small world. Now, am I condemn to enjoy a plain full life?



It was there, in front of us, standing like a huge statue in our kid’s eyes. A black KILL KIKI WOW WOW, so beautyfull , took our imagination away. We play, and play, and move away. It rotten and took the garbage truck. Who knows? A third party, in a middle of our game. Since ever, we have similair taste, music, fights, habits, tribe. We survive, they did not, so many of them. Some died, some changed, other forgot to grow out of it. Childhood, many memories, this is a good one. Let’s make more.

Juste un coucou, un nid de coucou



Tu me téléphones quand tu sais que je ne suis pas à la maison, pour discuter avec mon répondeur.

Tu me téléphones au milieu de la nuit, ‘cause tu sais que je suis toujours de bonne humeur au réveil et même douce, état qui se dissipe une fois les yeux ouverts.

Tu lis mon blog.

Tu me dis que s’il me cruze tu le tues. Je te crois et ça ne m’inquiète même pas. Aucun recul, aucune alarme. C’est toi, et il y a tellement plus complexe à gerer.

Tu préfères penser à moi et me téléphoner pour me le dire, que t’allonger sur l’herbe mouillée d'un parc à l'aube. Je vais m’imposer dans ton chez toi, et ça te t’inquiète pas, tu vis ailleurs.

Tu maintiens un contact, le contact, sans réciprocité, et ça fait du bien.


J’accepte le contact et je me réjouis d’entendre ta voix, de rentrer dans ton univers.
Je connais tes peurs.
J’aime être en contact avec toi, même si je ne le recherche pas.
Je sais qui tu es, et je compose bien avec.
Je ne t’attends pas. Je t’ai donné les clefs et la possibilité de.
Je suis toujours touchée, mais je m’immunise.

Nous vivons l’un sans l’autre, inexorablement.
Nous connaisons les réponses des questions jamais posées.
Nous avons été trop loin et nous apprivoisons la distance.
Nous sommes connectés, étrangement et indéniablement.
Nous le nions, tout rond.


Je tu nous, tu tu nous, je nie nous, tu nies nous, juste un coucou

Noir matin

Animal


Tu es belle. Tes seins matchent avec ton visage.
Premier éclat de rire. Drôle de compliment.
Oui, oui, ils sont ronds et pleins.
Houla, quand on tombe dans un trou mon homme, il faut arrêter de creuser. J’aime sa voix, son sourire, la façon dont il m’observe du coin de l’œil.
Tu marches trop vite, on va nulle part.
Sourires.
Je n’ai pas l’impression d’aller nulle part, il est déterminé. Nous avions parlé de ce rendez-vous avec la même envie que les juifs qui se promettent un voyage à Jérusalem l’année prochaine, sans trop de conviction, mais quand même, ça serait cool. Il me frôle, s’approche et propose de s’asseoir. Il s’allonge.
Écoutes, de la musique, on y va?
Mais non, c’est fini.
Je suis sûre d’avoir entendu de la musique au loin. Ça y est, elle revient. Je me lève.
On s’installe près de la musique et après on bouge plus, promis.
Il sourit, se lève et marche à mes côtés d’un pas nonchalant. Un film africain est projeté dans le parc. Je choisi une place un peu en retrait, face à l’écran. Je m’étends sur l’herbe.
Tu vois, tu n’aurrais pas dû me dire de laisser ma veste dans le camion, j’ai froid au dos. C’est le problème des pantalons taille basse, toujours le dos nu.
Il dépose sa main sur moi. Il est chaud. Le contact de sa peau me fait frisonner.
Quelques mots sont échangés, j’ai déjà décroché du discours.
Je ne suis pas trop collé sur toi?
Juste sa main est déposée sur mon bras et son pied appuyé sur le mien. Je sens que la question est autre.
Non, tu as juste une main sur moi. Tu a la peau chaude.
Je pose ma main sur son bras. Il sait que je lis son regard sous ses faux airs de grand timide réservé.
Oui, très chaude.
Je me rapproche. Il me prend dans ses bras, m’embrasse.
C’est agréable.
Il a un sourire de contentement et un regard de félin en chasse.
Très !
C’est la seule parole qui veut sortir de ma bouche.
Je ne me souviens plus du reste, ni des gestes , ni des mots, ni du temps, ni de l’espace. Seul lien avec la réalité, les maudites bestioles qui nous devoraient tout cru.
Indécents, probable , mais inconscients de l’environnement , certainement.
Hummm, tu vois ça c’est l’avantage des pantalons taille basse, l’accessibilité.
Phrase idiote, juste pour souligner qu’il etait temps de se rapprocher dans un endroit plus privé. Il me sourit, acquiesce, rajuste son pantalon. Et là, surprise. Nous réalisons que le film est terminé, les lumières sont allumées, plus de 500 personnes sont en face de nous, cherchant la sortie et profitant du spectacle qu’innocemment nous avons donné. Fou rire. On se depêche et je l’entraîne à l’abris de la foule. Je sens la violence de son désir. On retourne au camion et on se dirige vers sa tannière.
J’arpente les lieux. Premiere visite chez lui, je me sens prisonnière de cet espace non famillier. Je découvre ses instruments de musique, sa salle de boxe, sa planche de snow sur le bord d’un mur, un fouilli organisé. Je fouine dans la salle de bain, sens ses parfums. Il n’aime pas me voir envahir son intimité. Je suis la bienvenue chez lui, mais en visite guidée. La chaleur est écrasante, même sans vêtements. Il est beau, magnifique. C’est un homme dans le corps d’un ado. Exactement l’inverse de moi, une ado coincée dans le corps d’une femme.
La suite, pure musique, vrai délice.

Je me sens dans l’œil du cyclone, tout est en douceur mais nous sommes sur une limite mince, tout peu basculer, violemment, un enchaînement de mouvements et un déchaînement de sensations.
Je le provoque, je veux défoncer ses barrières et je ne prends pas de risques contrôlés, fini les précautions, rien à fouttre des conséquences. Je sens cette force, vertigineuse elle m’attire. Il tombe d’épuisement. Je ne peux pas rester dans son univers, il a besoin de se ressourcer et moi d’être seule. Il me raccompagne dans ma tannière.
Tu veux dormir chez moi?
C’est une fausse proposition, il le sait. Juste pour lui dire que j’ai apprécié la nuit. Il sourit.
Je veux qu’on se revoit autour d’une table et discuter de Tout.
D’accord.
Tu vas me téléphoner ?
Je souris. Je l’embrasse, et encore, et encore, je ne veux pas perdre l’occasion de sentir, une derniere fois cette nuit, son corps sur le mien, voir ce regard qui me transperce, sentir son odeur et la chaleur de sa peau. Je sors de la voiture. Il attend que j’ouvre ma porte. La nuit s’arrête ici.

J’ai pris 2 douches ( en plus de celle prise ensemble), et je n’arrive pas à me débarrasser de son odeur. Le souvenir de son corps contre le mien me hante depuis mon reveil. J’aime son côté animal quand il lâche prise. C’est un volcan et je suis fascinée. Il a aucune idée de l’effet qu’il a sur moi. Il fausse les cartes, pense que je ne m’intéresse qu’à son corps ( ma réputation de mangeuse d’homme m’a tristement précédée), ignore les non-dits et transforme le sens de mes phrases. J’ai en tête une scène du film tiré du livre de San Antonio, la vieille qui marchait dans la mer. Non, non, c’est pas notre différence d’âge qui m’inspire. Je me souviens quand la vieille, interprétée avec brio par Jeanne Moreau, disait que sur le tas de bites qu’elle avait eu, c’est celle de son jeune plagiste dont elle voulait se souvenir. C’est étrange comme certaines personnes nous touchent, sans explication possible, viscéral et intime, une connection particulière.
Je ne sais pas si je vais le revoir. Cette nuit m’a enivrée et le charme ne s’est pas evanoui au matin. C’est un bonheur égoiste, un souvenir tatoué au fond de ma peau. Pas besoin de lendemain pour vivre à fond aujourd’hui. J’aime la vie, profondément, pour tout le plaisir qu’on s’autorise à avoir et celui qui nous est offert, sans effort, par inadvertance presque. Épicurienne un jour, en jouir toujours …



BITCH


Baby in total control of herself is back

Il était temps. J’aime les matins d’été, vers 4h am. Le manque de sommeil teinte la réalité de noir. J’aime le noir. Élucubrations du matin entre moi et moi-même.
Cet automne, le rythme va devenir fou. Il me reste quelques semaines pour jouir de ma bulle.
Le dernier orage, on s’est vidé les poumons dans la rue déserte, avec mon petit monstre. Un vrai régal, s’approprier l’espace et le meubler de cris, sous des trombes d’eau tièdasses, en marchant le plus lentement possible pour en profiter un max et ensuite une course effrénée pour être sûre de ramasser toutes les larmes de nuage.
J’ai envie de vider mon energie dans un destroy du matin, histoire de me sentir bien en vie.
Je ne supporte plus les gens qui veulent vivre dans du coton, une petite vie parfaite où tout fonctionne, contrôlant leurs émotions et espérant contrôler celles des autres, pas envie d’avoir mal, trop lâche pour laisser libre court à leurs sentiments sans retenue. Toujours faire attention, au cas où. Aujourd’hui je vous envoie mon Fuck you de la journée.
Bien contente de laisser libre cours à mes desirs, je prône la fin des barrières, le risque et le droit de se pèter la gueule, le jeu sans filet, la recherche de rien pour aboutir à tout.
Méfies toi de moi, à ma place. Moi je fonce dans ton nombrilisme, par plaisir de déconstruction. Je ne me sens pas vulnérable, j’ai rien à prendre, rien à perdre, tout à apprendre, toi à redécouvrir ou pas, ou plus , who care’s, nouveau matin…

Fin
Fin des compromis
Fin des ok-je-comprends-pôôôvre-toi
Fin des reflexions stériles

Embarques ou pas, le bateau est parti, sais-tu nager ?!!!

Invitation au voyage


Lui : tu es revenue !
Elle : je me fais du thé, je peux en donner à ton esclave?

La jeune femme est suspendue, nue, dans un entrelacement de cordes , comme une araignée qui a fait un faux pas. Elle aussi semble contente de me revoir. Elle hôche la tête. J’essaye de comprendre la logique de la séquence de bondage pour réussir à lui libérer une main et la bouche. Ok, facile, c’est lui qui l’a attachée.

Lui : elle n’est plus mon esclave. Je ne suis pas un assez bon maître et je ne fais pas des nœuds assez serrés.
Elle : oui, mais tu es un bon amant.
Lui : pas elle
Elle : je veux voir Greg
Lui : Greg est parti en vacances. Tu étais où?
Elle : 5 jours avec un homme, à la campagne, il a des chevaux et un beau corps. Greg revient quand?
Lui : dans longtemps. Tu vas me raconter tes nuits?
Elle : non, je vais te les montrer. C’est quoi longtemps?

Je suis heureuse de le revoir. 5 jours dans les bras d’un autre et j’allais presque oublier comme mon homme est beau et à quel point il me bouleverse.

L’autre, visiblement agacé : Greg est en prison. Il a crucifié un flic sur le plancher de la cuisine.
Lui : le flic n’avait pas le droit de défoncer le squatt, surtout pendant l’heure du repas. Et il n’est pas mort, tu sais.

Je regarde l’autre, je n’attends pas d’explications.

Lui : ne t’inquiètes pas, on a bien laver le plancher.

Pourquoi je m’inquièterais, le plancher est propre, l’araignée a trouvé un nouveau maître, je suis amoureuse d’un homme qui m’aime, rien ne peut m’atteindre. Greg va sortir de prison un jour, peut être.
Je vide ma tasse de thé. On se regarde. Je tombe dans ses yeux et me dirige vers notre chambre, notre refuge, chez Nous, enfin.

Les années ont passées. Il m’a fait le plus beau cadeau qu’on puisse faire. Il m’a enlevé mes peurs, toutes mes peurs les plus secrètes. Rien ne peut plus me détruire, à part moi-même. Le souvenir de cet amour m’habite encore. Nous avons vécu dans un monde parallèle, fait nos propres règles, façonné notre réalité à l’image de nos désirs, repousser nos limites à les inhiber.

La vie aujourd’hui n’est pas fade mais je ne peux me résoudre à vivre selon un modéle pré-établi par une masse d’inconnus , pour le confort de tous , en nivellant par le bas pour permettre aux plus idiots de suivre. L’essentiel réside dans un sentiment profondément ancré au fond de mon cœur et non dans la quantité d’objets accumulés dans un appartement loué. Je ne veux ni plaire ni déplaire, juste affirmer que je ne suis pas ce que je possède ni le metier que je fais ni le rôle social que je joue. J’ai eu la chance d’être invitée dans un univers qui est devenu mien. Je suis totalement moi-même, nue et sans artifice, sans obligation de me conformer à un moule ou de correspondre à quoi que ce soit. Pourquoi je t’en parle aujourd’hui, simple, je t’invite à me rejoindre, là où tu es sans cadre de références imposés, juste ressentis, chez toi, pour un thé avec me-myself-I and You .
Accepteras-tu?