Tattoos

Je suis fascinée par les tatouages. Le pluriel est important. J’adore la quantité, un corps recouvert d’encre. Je ne m’attarde pas à leur signification, sachant que comme la couverture d’un livre, seul le décodage du contenu donne une impression de compréhension. Je connais trois hommes qui portent mon prénom sur leur corps ou un symbole me représentant, traces d’amours déchus, cicatrices de vie. L’expression je t’ai dans la peau prend une autre forme. Ce besoin d’exterioriser, d’affirmer et d’ancrer dans le futur ses émotions présentes me touche. Je ne comprends pas, j’observe et j’aime. J’ai déjà partager ma vie avec un tatoueur, mais avant j’ai adoré et aimé son corps. Beaucoup de sociétés ont des rites d’initiation, de passage. Le tatouage s’inscrit dans une cérémonie et célèbre l’entrée au sein d’un groupe, d’une tribu, d’un clan ou d’une étape de la vie. Les maoris portent le Moko, tatouage du visage, signe d’appartenance à un clan. Le tatouage est aussi associé à l’esclavagisme. Mais pour moi, c’est une appropriation du corps, de son corps. Alors pourquoi j’en ai aucun? Je crois que j’aime m’approprier le corps des autres, un relant d’esclavagisme dans un élan d’abandon de soi peau et âme, une envie d’unicité à peine dissimulée. Le temps altère les souvenirs. Un parfum, la douceur d’une autre peau, une image et hop, par magie, le moment perdu frappe à la porte de ma mémoire. Vous oublier m’attriste, même si souvent vos passages sont brefs et sans grande influence sur le déroulement de ma vie. J’aime collectionner les instants de plaisirs. Toute non verbale que je suis, le tatouage s’exhibe sur les pages de mon livre, autant d’images pour illustrer les non-dits. Mais son côté personnel, intime m’intrigue, me pousse à vouloir vous découvrir, nu et dévoilé. Et pourtant, je desteste l’expression de croyance religieuse, politique, orientation sexuelle ou autre, sur un bijou, un vêtement, un auto-collant sur sa voiture, ou le collier de son chien. Seuls les morceaux de votre histoire attisent ma curiosité. J’aime les individus qui ne regrettent pas leurs tatouages, ceux qui ont su choisir hier l’expression qui est encore vibrante dans leur vie aujourd’hui. Mais oui, l’encre s’efface avec le temps, mais oui, la chirurgie permet d’effacer l’action. Je crois que notre personnalité et nos valeurs s’inscrivent tôt dans notre vie. Il me semble logique d’avoir une continuité à travers les années. Savoir se connaître tôt et reconnaître ce qui compte pour nous, sont des qualités que j’attribue, peut être à tord, aux tatoués. Tout ceci dit, il faut bien l’admettre, mon attraction pour les tatouages est instinctive, incontrôlable et incontournable. Alors je vais arrêter de la justifier et en jouir, heureuse que d’autres la partagent, comblée que vous l’affichiez. D’autres images vont se déposer dans mes yeux, sur votre peau, pour un semblant d’éternité, avec douleur, détermination et plaisir.
Encore …

5 Comments:

At lundi, novembre 14, 2005, Anonymous Anonyme said...

Si t'as pas de chien, de chat ou de hamster, je te suggère un tatou.
:P

 
At vendredi, novembre 18, 2005, Blogger Yza said...

Merci, mais l'animalerie est complète, chien, chat, rats, poissons et je suis une peau de vache :)

 
At samedi, novembre 19, 2005, Anonymous Anonyme said...

niveau tatouage,j'ai quelques collectors sur le corps,dont je suis assez fier(pourquoi ne pas l'etre)
et putain si j'avais du pognon je ne m'arreterai plus,mais bon une quinzaine ca va deja
a plus

 
At lundi, novembre 21, 2005, Blogger Yza said...

Mouai, 15 c'est cool. Mon ami tatoueur, il se les fais seul quand c'est possible. Si je me décide à vivre en Nouvelle Zealand, je sens que je craquerais facilement pour un Maoris avec un Moko :) Par contre, là-bas le tatouage du visage de la femme représente son vagin, pas très certaine d'aimer l'idée ...
Tu peux être fier des tiens :)
A ++

 
At vendredi, décembre 16, 2005, Blogger Yza said...

Oui ...

 

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